Skip to content
«

Le texte, signé Nicolas Berzi, qui orchestre ici sa septième création, est fort. Il est porté efficacement par [Livia Sassoli] qui, seule sur scène incarne avec une crédibilité redoutable cette onduleuse qui en moins d’une heure va subtilement éloigner les regards de sa plastique pour mieux les envoyer sur le territoire de nos perversions, de nos travers, de nos angoisses, de nos fêlures, de nos faiblesses et autres recoins de la psychologie humaine qu’un Peep Show peut parfois éclairer, avec ses néons rouges appelant à la débauche.

»
Fabien Deglise

Peep Show

La Chapelle Scènes Contemporaines | Février 2015

« Peeping » à son sens anglais figuré signifie « épier ». Le peep-show dans ses manifestations fluctuantes depuis son apparition à New-York au tournant du 20e siècle implique toujours le « voyeurisme » propre au consommateur-payeur. La montée d’internet et de la porn-web explique sans aucun doute la raison du déclin des peep-shows en cabine. Il est arrivé au peep-show ce qui arrive à la scène théâtrale contemporaine, une radicale dématérialisation à l’ère de son tournant numérique.

Peep show est une réflexion scénique sur la dématérialisation de la consommation érotique, des cabines disparues aux webshows répandues par millions sur internet. La surface de rediffusion vidéo est invisible (un tulle drapé, étiré au point de le rendre imperceptible) sépare la performeuse, seule sur scène, du public condamné à devenir voyeur. Ce cadre (rappelant la cabine physique de peep show) constitue le 4e mur et permettait de voir en superposé les images captées en direct et la performance de la comédienne en chair et en os. Le tulle faisait donc objet d’écrans, à la fois celui d’une cabine de peep show qui sépare la performance de son « client », écran d’ordinateur qui sépare le consommateur du monde virtuel, écran de lecture d’un blog virtuel pour le public, etc.

Crédits de création

Mise en scène, texte et production
Nicolas Berzi

Interprétation
Livia Sassoli

Scénographie et conception multimédia
Jean-François Boisvenue

Musique en direct
Dominic Marion

Musique enregistrée
Jan Siemaszkiewicz

Éclairage et direction technique
Nicolas Berzi, Jean-François Boisvenue

Articles de presse

ABOURAJA, Laïma : « (Dé) jouer les codes du désir. », dans: Revue Jeu, no 159, p. 20-25, 2016. https://www.erudit.org/fr/revues/jeu/2016-n159-jeu02491/81794ac

RENAUD, Lucie: Peep Show : « Détournement de regard », dans: Revue Jeu. 29 janvier 2015. http://www.revuejeu.org/critiques/lucie-renaud/peep-show-detournement-de-regard

DEGLISE, Fabien: « Dans l’hypocrisie du sexe triste », dans: Le Devoir. 2 février 2015. http://www.ledevoir.com/culture/theatre/430598/theatre-dans-l-hypocrisie-du-sexe-triste

DEGLISE, Fabien : « Petit théâtre de la dématérialisation. », dans: Le Devoir. 31 mai 2014. http://www.ledevoir.com/culture/theatre/409563/un-petit-theatre-de-la-dematerialisation

DEGLISE, Fabien: « Zoofest- Les deux solitudes », dans: Le Devoir. 16 juillet 2013. http://www.ledevoir.com/culture/theatre/383029/les-deux-solitude

Crédits photos: Justine Latour et Jean-François Boisvenue